Supprimer un titre sur une slide : Une transgression ?
Depuis prêt de 5 ans maintenant, j’interviens avec mes deux modules #Storytelling et #Slidologie dans le cadre de la formation MICNI* que propose l’école des Gobelins.
Les participants à cette formation sont en majorité de la génération Y (Geeks et au fait de toutes les nouveautés et pratiques de notre ère)
Dans le cadre de cette formation, ils ont un cas entrepreneurial à travailler et enfilent pendant prêt de 2 ½ mois l’habit de startUpers.
Ils doivent construire et structurer un projet à orientation digitale qu’ils présentent à la fin devant un jury pendant 10 mns. Ils présentent un Business plan et doivent argumenter sur le bien fondé de leur projet.
C’est passionnant et toujours très intéressant de suivre l’évolution de ces projets ainsi que leur maturation.
Dans un premier temps, nous travaillons sur la construction et la structuration de leurs discours à partir de la technique du #Storytelling appliqué aux présentations orales.
Objectifs :
- Présenter la complexité des projets avec cohérence et simplicité tout en préservant la richesse, la subtilité et la qualité des contenus
- Créer une narration structurée, argumentée et impactante pour emporter la conviction du jury et présenter le potentiel des projets.
Les workshops permettent de clarifier et modéliser les idées, de les déplier pour les reconstruire ensuite;
De ce fait, la construction et la structuration du contenu du business plan est plus aisée et le travail sur la narration avec la technique du #Storytelling inspirée du cercle d’or plus probante.
Je suis toujours épatée par la richesse narrative que ces participants arrivent à créer, une fois la technique appliquée.
Viens ensuite, la partie #Slidologie où il s’agit là, de retranscrire le discours de façon graphique pour créer un support construit qui va amplifier le sens des propos.
Objectif :
- Sortir de la pensée PowerPoint et présenter un support dont le rôle est essentiellement de mettre en relief les messages que l’auditoire doit retenir
Et là, patatra !
Je vous disais qu’il s’agissait de la génération Y pourtant lorsque je reçois leurs supports de façon à leur donner mes feedbacks, graphiquement ce n’est pas mal en général mais au niveau construction du support, j’observe qu’ils retombent dans les vieilles pratiques Powerpoint (celles qui ne sont plus de leur âge et du moment) à savoir :
- Slides fragmentées par sujet
- Titres au détriment des messages
- Retranscription de la narration absolument effacée.
Et là je me dis que les vieux reflexes sont solidement ancrés ! Que le changement de prisme que je leur demande d’avoir est difficile (même pour eux)
Pourtant...
Si on prend le parti de présenter un support à l’occasion d’une prise de parole et que l’on veut s’assurer d’un maximum d’impact auprès de son auditoire, on NE PEUT PAS penser et construire ce support en mode document (titre + contenu à bullets point).
On doit faire l’effort de sortir des sentiers battus de Powerpoint et de présenter (même avec ce logiciel que je continue à trouver extraordinaire quand bien utilisé) un support visuellement cohérent, vivant, dynamique et construit sur la base du #Storytelling que l’on délivre.
On doit présenter un support dont le rôle essentiel est d’orienter le public et de faire émerger le sens de vos propos pour s'assurer de son attention.
Pour orienter et dialoguer avec son public, on ne pense pas titre, on pense message !
Le titre ne dévoile pas votre intention, il la fige !
Le titre doit se transformer en message, car :
C’est le message qui donne l’information
C’est le message qui guide et oriente
C’est le message qui permet de faire comprendre à votre public où vous l’emmenez
C’est le message qui permet à votre public de se concentrer sur vos propos
C’est le message qui permet d’incarner ce que vous souhaitez que votre auditoire retienne
C’est le message qui se transmet, se diffuse, se partage, se discute… Le titre, lui, s’oublie…
Je dis souvent aux participants de mes formations : « Dans la vie de tous les jours, quand vous discutez, vous ne ponctuez pas vos propos et vos pensées par des titres ? Eh bien c’est exactement la même chose quand on présente un contenu avec les techniques du #Storytelling et de la #Slidologie, on se positionne dans un mode conversationnel structuré et on travaille ses supports dans le même esprit. On pense message avant tout »
Pensez-vous que supprimer le titre soit une transgression fructueuse et positive pour votre présentation ou tenterez-vous prochainement la technique du message ?
*Gobelin Master 2 MICNI : Management et Ingénierie de la Communication Numérique Interactive